Le SDIS est chargé, en collaboration avec les autres services ou professionnels concernés, d’identifier et d'évaluer les risques de sécurité civile auxquels le département est exposé. On distingue deux types de risques : Les risques courants et les risques particuliers. En Dordogne, on récence au sein de ces derniers, des risques naturels ( feux de forêt, inondations, tempêtes et les mouvements de terrain) et les risques technologiques ( barrages hydroélectriques, transport de matières dangereuses et exploitations industrielles)
Les Risques courants
Les risques dits “courants” sont ceux pour lesquelles nous sommes le plus fortement sollicités, ils correspondent aux interventions classiques : Le secours à victimes ou routier, la lutte contre les incendies ou bien encore la prévention d’accidents soit près de 90 % de notre activité. Le niveau de ces risques est souvent intimement lié à la population à défendre, aux infrastructures de transport voire même aux spécificités géographiques et climatiques présentes dans chaque département. Pour la Dordogne, il convient de prendre également en compte une autre dimension: Le tourisme.
La Dordogne avec près de 430 000 habitants répartis sur 9000 km² n’est certes pas le département le plus dense (46 hab/km2) mais sa superficie lui confère la troisième place nationale en étendue. Cette particularité dimensionne un réseau routier départemental très fourni de près de 5000 km (soit 50% de plus que la moyenne nationale) complété par un réseau communal conséquent, l’un des plus important du territoire (et de 110km d’autoroute). Pour apprécier plus justement le niveau de ces risques, il convient d’ajouter à la population locale les 3,6 millions de touristes (source Comité départemental du Tourisme) qui foulent annuellement le sol périgourdin, empruntent son réseau routier et y résident à hauteur de 8,5 jours en moyenne par séjour (26 millions de nuitées par an). Avec un pic de fréquentation au cœur de l’été, il est aisé de rapporter l’incidence de ce facteur à la hausse des sollicitations opérationnelles durant la période estivale. Comment ne pas évoquer également dans ce type de risques, un autre attrait du département: nos nombreuses rivières (635 km) et nombreux plans d'eau qui jouissent en période estivale d'une fréquentation massive (près de 310000 journées de location de canoë).
Le Périgord, riche d’un patrimoine architectural et environnemental exceptionnel, qui en fait sa splendeur, offre bien des attraits dont les particularités ne font qu’augmenter le niveau de risques et nous obligent à un niveau de défense et de vigilance tout aussi particulier afin de le préserver.
Les Risques particuliers
Les Feux de Forêts
Classées à risque très élevé par la Direction Générale de la Sécurité Civile, les forêts du Périgord ont souvent souffert des incendies par le passé. Le département de la Dordogne est particulièrement exposé au risque feu de forêt, en raison notamment d'une importante surface boisée (environ 396 000 ha - 3ème département le plus boisé de France) et d'un indice d'ensoleillement fort.
Les mouvements de terrains
Un mouvement de terrain est un déplacement du sol ou du sous-sol qui peut se traduire par un affaissement plus ou moins brutal de cavités souterraines, un glissement de terrain ou bien encore des écroulements ou chutes de blocs provenant de falaises. Régulièrement, le département a été confronté à des évènements liés à ce risque. Quelques faits marquants :
• 1945 à Domme où un mouvement de terrain endommage lourdement des maisons et des rues.
• 1957à la Roque-Gageac où l’effondrement de 5000 m3 de rochers cause la mort de 3 personnes et détruit une douzaine d’habitations.
Les phénomènes météorologiques
certes exposé aux tempêtes mais cette menace pèse de façon plus forte sur les zones littorales, et quand le phénomène ne baisse que progressivement d’intensité en rentrant à l’intérieur des terres, des départements comme celui de la Dordogne deviennent vulnérables en subissant des pointes jusqu’à 130km/h. L’exemple de 1999 restera longtemps encore dans nos mémoires, avec un bilan de 4 morts, 40 blessés, 80 personnes relogées, la plupart des axes routiers coupés et de nombreux bâtiments endommagés par les chutes d’arbres.
Les inondations
Le département a, depuis toujours, été confronté à ce risque. On gardera pour mémoire les plus dramatiques et importantes crues comme celles de 1728, 1783, 1836, 1912, 1944 ou 1960. Deux types d’inondations sont à redouter en cas de survenance, celles de plaines et les torrentielles.
• les inondations dites de plaines sont provoquées par un débordement des cours d’eau dû à des pluies abondantes et/ou durables. En plus de ses bassins versants, la Dordogne recueille les eaux de plusieurs autres bassins tels que ceux de la Corrèze et du Lot qui viennent gonfler les rivières. Ces montées des eaux, plus ou moins rapides, exposent près de 200 communes du département qui bordent les rivières de la Vézère, l’Isle, la Dronne, la Loue, l’Auvézère, le Dropt, le Céou et de la Dordogne avec des secteurs particulièrement vulnérables comme le terrassonnais, la région de Montignac ou bien encore la zone en amont de Périgueux sur l’Isle.
• les inondations dites torrentielles surviennent lors de pluies de très forte intensité et en général très localisées. Elles se caractérisent par un ruissellement abondant, et souvent violent, des eaux pluviales qui peuvent aller jusqu’à provoquer des coulées de boues.
Le Risque rupture de barrage
Le département de la Dordogne est particulièrement exposé au risque de rupture de barrage même si les ouvrages implantés dans le département sont de tailles moyennes ou modestes et représentent donc un danger potentiel modéré. Toutefois, 9 barrages implantés hors du département et situés sur la rivière Dordogne ou ses affluents, présentent des risques plus importants. Situé en aval de ces ouvrages, le département serait touché par une onde de submersion notamment en cas de rupture du barrage de Bort-les-Orgues(19)
Le Risque Transport
de Matières Dangereuses
Ce risque est très difficile à appréhender car il peut survenir en n'importe quel point du territoire. Incendie, explosion, pollution de l'atmosphère, de l'eau ou du sol sont autant de menaces si un tel évènement survient. En Dordogne, le risque TMD se concentre principalement sur les axes Est-Ouest comme l’autoroute A89 ou la départementale 6089 et Nord-Sud RN21, mais plus généralement sur tous les axes menant aux entreprises utilisant des matières dangereuses. En plus du transport par la route, il convient d’ajouter ceux effectués par chemin de fer. Le plus tragique accident de la circulation qui a eu lieu sur le département a mis en cause un poids-lourd chargé d’hydrocarbures et un train de voyageurs à Port-Saint-Foy en 1997, bilan 12 morts et plus de 40 blessés.
Le Risque industriel
La Dordogne malgré son image rurale et touristique présente une activité industrielle. On y dénombre plusieurs entreprises classées sous la directive SEVESO principalement localisées dans la vallée de l’Isle et en Bergeracois où se concentrent historiquement des entreprises autour des activités pyrotechniques. Par ailleurs, près de 200 entreprises réparties sur tout le département sont soumises à autorisation et près de 3000 à déclaration. Particularité industrielle de la Dordogne, l’exploitation des richesses naturelles comme le bois qui a permis le développement d’une filière économique allant jusqu’aux activités papetières situées le long des rivières qui traversent le département. Le risque industriel est donc avéré en Dordogne mais avec une probabilité d’occurrence faible, toutefois des événements contemporains nous rappellent qu’il est bien présent: Fuite d'oléum sur un site industriel bergeracois avec déplacement d’un nuage toxique en 2001 ou bien encore plus récemment une explosion suivie de feu sur un des sites classés SEVESO en 2006.